Loft
Story partout, libertés nulle part !
Installées au
fil des années 70, les caméras de surveillance se
sont
peu
à peu immiscées dans nos espaces de vie, de loisirs,
de travail et de
consommation quotidiens. Cette pratique de surveillance généralisée
(nous sommes tous surveillés, donc tous suspects) nous
concerne tous.
Consommateurs, les
caméras qui nous filment dans les magasins
permettent
aux professionnels du marketing d'étudier nos comportements.
Ils
affinent leurs stratégies de ventes pour influencer nos
attitudes et
nous déposséder de notre pouvoir de décision.
Pour nous faire acheter
avantage.
Travailleurs, du public
comme du privé, nos employeurs ont souvent
recours aux caméras pour optimiser la rentabilité,
dans la docilité.
On
sait tout de vous, on peut beaucoup contre vous: les temps de
pause,
les
fréquentations entre employés, la rapidité
d' exécution,
l'absentéisme,...Et au cours des conflits du travail, les
caméras
servent à identifier les grévistes et les "meneurs"
syndicalistes.
Citoyens, se promener
n'est déjà plus qu'une liberté surveillée.
De
nombreuses communes s'équipent et les élus (toutes
tendances
confondues)
institutionnalisent la surveillance en violant nos intimités
puisque
nos
déplacements, fréquentations, comportements sont
sous surveillance
permanente. Les pseudo-comités « éthiques
et citoyens » ne sont que
des
structures bidons pour légitimer notre mise au pas. Pourtant
si les
élus
généralisent démagogiquement la surveillance
de "leurs" administrés,
on
ne les a jamais vu installer une caméra dans leur bureau
pour nous
rassurer sur l'absence de fraudes ou autres accords occultes inavoués.
Vidéosurveillance:
l'oeil du pouvoir
Ces derniers mois, des communes de la région se sont équipées
ou sont
en
passe d'étendre leur réseau: Uzès, Beaucaire,
Bagnols sur Cèze, Nîmes,
Lunel, CAT dédiés à la vidéo-surveillance,...
Or la vidéosurveillance
est un outil de domination. A différencier tout en le mettant
en
perspective avec divers moyens de "traçabilité"
individuelle (cartes à
puces, téléphones portables, multiplication et interconnexions
de
fichiers,...), l'espionnage par caméras se révèle
être une pratique
qui
est instaurée par les pouvoirs (politiques, économiques,
médiatiques...)
sur les foules passives. Nos vies sont quadrillées, nos
libertés
balisées, nos trajectoires fichées, nos intimités
repérées et nos
comportements normalisés sous la contrainte de la surveillance
permanente. Le tout sur fond de partage des misères.
En fait sous couvert
de lutte sécuritaire, on sent bien la nécessité
d'exercer un contrôle social généralisé
afin de prévenir des
soubresauts
provoqués par un système qui n'a toujours pas réglé
les questions de
la
misère et des inégalités. Les caméras
ne résolvent aucun problème en
matière de sécurité ! Les pouvoirs politiques
et économiques (pour
lesquels le marché sécuritaire est très lucratif)
ont donc les moyens
de
surveiller des opposants, d'expulser les indésirables de
toutes sortes
dont le profil évolue au fil des époques et des
communes: militants,
musiciens de rue, immigrés, jeunes, pauvres, vendeurs de
journaux de rue,...
Heureusement, les résistances
perdurent. C'est ainsi que la semaine du
9
au 15 juin verra divers collectifs du mouvement social dérouler
diverses
actions contre la vidéosurveillance à travers la
France. Ils entendent
interpeller l'opinion sur ce débat confisqué et
empêcher l'utilisation
de nouveaux réseaux et l'utilisation des anciens; nous
ne pouvons nous
contenter de promesses vertueuses sur un prétendu usage
démocratique
de
la vidéo surveillance . Nous sommes tous et toutes concernées
par
l'instauration d'une démocratie blindée sous couvert
de l'intérêt général.
CNT 34
c/o Malice,
place Mendès France
34800 Clermont L'Hérault
Fédération
Anarchiste
Groupe « Un Autre Futur »
20, rue Terral
34000 Montpellier
SCALP 34
06-62-27-56-12
Scalp34@yahoo.fr
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