Face au sombre tableau du développement de la vidéosurveillance,
l'opposition à la videosurveillance se développe et multiplie
les
réseaux., refusant toute idée de fait accompli et de
banalisation.
Le but de ces derniers est de montrer à l'opinion et aux pouvoirs
en
place, qu'un mouvement d'opinion structuré éxiste à
tous les niveaux.
Si , en 1995, un mouvement spontané avait surgi sur quelques
villes au
moment de la loi Pasqua sur la vidéosurveillance (Toulouse,
Paris, Roubaix,
Nimes) il n'était pas structuré et s'était ensuite
essoufflé. Cependant, le
fait que des collectifs qui avaient alors bougé soient
encore présents
aujourd'hui comme svef ou FA nimes a permis de maintenir un fil . Après
une
traversée du désert, l'apparition de nouveaux collectifs
( sos
videosurveillance à Vaux-en-velin, "non a big brother" à
lyon, collectif
herblinois contre la videosurveillance), le développement de
nouveaux
réseaux de résistance à la marchandisation du
monde et à son mode de vie,
l'interconnexion des formes meme de lutte (de l'action au juridique,
de
l'international au local) font
que l'on peut maintenant dire qu'il éxiste une résistance
organisée.
Qu'on en juge
L'année 2OOO aura vu une manifestation à Lyon en juin
et le 14 décembre, la
première initiative internationale une action simultanée
était organisée à
Paris(gare de lyon)
et New York (imes square) , en france par un intercollectif le clifiti
et
aux USa par un collectif les SCP (surveillance cameras players). Ce
réseau
international balbutiant touche aussi l'allemagne avec les gens
d'aKtuelle-cameras à breme et des suisses. Le 24 fevrier à
Bristol, les
anglais de ccctv ont menée une journée d'action. Au niveau
national, le 13
mars 1999, une première journée d'action nationale avait
été organisée sur
plusieurs
villes (levallois, limoges, nancy, nimes, montpellier, vaux-en-velin).
L'idée d'une coordination nationale permanente s'est formalisée
lors d'une
réunion à Montpellier le 24 janvier 2OOO et une nouvelle
journée est
prevue
en juin avec plus de collectifs qu'il y a deux ans. une autre coordination
régionale est prévue au niveau de l'ile de France .
Plus encourageant,
l'opposition aux caméras depassent les associations spécialisées;
plusieurs organisations génériques regroupées
au sein du clifti (droits
devant, G1O solidaires, cnt-informatique, souriez,vous etes filmés...
)
ont
créees les bases d'un mouvement unitaire. La présence
en son sein de deux
syndicats élargit le champ d'action.
( le Clifti a entre autre occupé le PC de videosurveillance
de Levallois le
2 février 2OOO et le 3 mars le siège d'IBM contre la
surveillance des
salariés) On peut ajouter à cet inventaire un
autre intercollectif d'ordre plus juridique Delis et la cérémonie
des BIg
Brother AWards le 16 decembre 2OOO.
Des intiatives isolées voient meme le jour:
radicales comme ces jeunes de Sartrouville de la cité des Indes
qui ont au
mois d'avril 2OO1 sous des bonnets et des écharpes détruits
rapidement la
caméra installée 2 jours auparavant sur le Plateau, à
l'angle de la rue
Gorki et de l'avenue de l'Europe. Ils ont lancé une R5 sur cette
caméra puis
l'ont achevée à coups de batte de base-ball, la soirée
se terminant en
émeute - humoristique comme cet étudiant des beaux-arts
qui en 2OOO organisa
un bus tour pour faire visiter les sites videosurveillées de
Paris.
Souriez, vous etes filmés, de son coté, est intervenu
dans les commissions
départementales de Haute-garonne et du 92 pour obtenir la liste
des caméras
de ces deux départementales..;
Force est pourtant de constater que s'il y a une résistance multiforme,
elle
est encore incapable de peser sur les décisions. Il y a deux
ans, un
référendum à Couilly-Pont-aux- dames, refusait
la vidéosurveillance, c'est
bien le seul cas concret où cette dernière a été
mise en échec.
Idem pour les entreprises. A part une grève générale
dans une usine du
Morbihan en 1994 où le personnel avait gagné, la plainte
du syndicat sud
indre et loire contre la Poste (projet d'installation dans un centre
de tri)
ou une semaine d'AG sur une plate-forme de colis postaux (créteil)
n'ont
guère été probants. ( à signaler en 1998,
une conférence de presse sur les
entreprises organisée par souriez,vous etes filmés )
Pour la première fois, cependant, le débat ouvert par
LOFT STORY a permis
de poser le problème de la vie privée au niveau national
au delà des cercles
militants. A tous les réseaux déjà cités
d'enfoncer le clou
SOURIEZ,vous etes filmés
En post-scriptum, nous n'oublierons de rappeler qu'au cours de grèves
ou de
mouvements sociaux comme celui 1995 ou des chomeurs en 1997, l'allergie
à la
videosurveillance se manifeste de façon plus spontanée
collective ( caméras
détériorées à la faculté de Censier,
masquées dans des ANPE, etc... )
A tous ces réseaux de se faire entendre.