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Voir également sur le site "ACTION 15 MARS 2001
Le clifti s'invite au commissariat du 2Oeme "


>>>>APPEL pour une CONVERGENCE des LUTTES >>>>
CONTRE les POLITIQUES SECURITAIRES
et la REPRESSION des MOUVEMENTS SOCIAUX

 

Vous trouverez ci-dessous l'Appel à mobilisation nationale et
internationale "Pour une convergence des luttes contre les politiques
sécuritaires et la répression des mouvements sociaux".

Cet appel a été rédigé par plusieurs associations,
syndicats, collectifs et personnes : AC !, CRISE, CLIFTI, Inculpés de
Fumel, Droit Au Logement,  Droits devant !!, MIB, Syndicat de la
Magistrature, SUD Culture, Pierre Rimbert, Laurent Bonelli,
Souriez vous êtes filmés (membre du clifti)
et déjà signé par Alternative Libertaire, CdSL.

Si vous souhaitez en faire partie, veuillez nous faire
parvenir avant le 25 juin vos signatures à C/o DD !! : Fax :
01.42.58.82.21 ou EMail : droits-devant@globenet.org

Une réunion est prévue le lundi 26 juin 2001 à 19 heures à
la Bourse du Travail de République (3 rue du Château d'eau), salle "Petite
Croizat"
afin de discuter de l'utilisation de l'appel et mettre en ouvre les
formes d'action à mener ensemble.

--
 

APPEL POUR UNE CONVERGENCE DES LUTTES CONTRE LES POLITIQUES SECURITAIRES
ET LA REPRESSION DES MOUVEMENTS SOCIAUX

A mesure que les gouvernements sociaux-démocrates renonçaient à lutter
contre l'insécurité sociale générée par le capitalisme, ils se sont
ralliés aux conservateurs pour réprimer les luttes et contrôler les
populations. Derrière les murs de l'Europe-forteresse érigés par le
traité de Schengen et renforcés par le volet Sécurité de l'accord
Euro-med, quinze ministres de l'intérieur de l'UE se sont réunis en
octobre 1999 à Tampere pour formaliser une Europe sécuritaire.
Désormais, les Etats assurent avec des organisations caritatives la
"cogestion" de la misère. Celle-ci revêt les formes visibles de
l'acharnement judiciaire et de la violence policière mais aussi celles,
plus sournoises, d'un contrôle social généralisé. Militants et
syndicalistes ne sont pas les seuls visés : les dispositifs de
surveillance et de répression ciblent des catégories sociales (pauvres,
immigrés, chômeurs) et des territoires (quartiers populaires). Loin de
ces préoccupations, une majorité de médias relaie avec servilité les
agendas gouvernementaux qui font de la "lutte contre l'insécurité" une
priorité.
 

1. Les formes visibles de la gestion de la misère et des discriminations

- Multiplication des dispositifs liés à l'électoralisme sécuritaire de
la gauche de gouvernement : contrats locaux de sécurité (CLS),
groupements locaux de traitement de la délinquance, police de
proximité, surveillance de voisinage, vidéo-surveillance des lieux
publics et des parties communes des immeubles, qui s'ajoutent aux
brigades du métro (GPSR) et aux milices privées.
Prolifération des polices municipales chargées du contrôle et du
"nettoyage" des centres ville par le biais, entre autre, des arrêtés
anti-mendicité.
Contrôles d'identité systématiques des populations "à risque"
exercés notamment par les Brigades Anti Criminalité (BAC) dans les
cités et les quartiers "ciblés"
Cette politique de discrimination sociale conduit au quadrillage
policier et judiciaire des territoires ou vivent les populations
jugées "gênantes".
- Multiplication des centres de rétention pour les Sans-papiers
- Prisons remplies par des auteurs de délits mineurs (jeunes,
immigrés...),
des sans-papiers (plus de 6000 sans-papiers en prison). Conditions de
détention inhumaines pour nombre de prisonniers, notamment politiques.
- Les victimes du principe inique de la double peine sont toujours aussi
nombreuses.
- Pénalisation et répression des mouvements sociaux, acharnement
judiciaire contre les militants et les syndicalistes : matraquages et
incarcérations. Actions non-violentes interdites ou interrompues par
l'action brutale des forces de l'ordre. Cautions exorbitantes, amendes
et contrôles judiciaires pour les auteurs d'actions militantes.
- Bavures policières à répétition et quasi impunité des auteurs.
Contrôles d 'identité au faciès, multiplication des "outrages à agents"
- Dégradation des conditions d'exercice de la justice. Mise en place du
traitement judiciaire en temps réel entraînant la surpénalisation des
faits les moins graves et l'abandon des poursuites contre les affaires
de délinquance économique et financière, de réseaux de blanchiment, de
trafic international de stupéfiants, de proxénétisme, etc.
Instrumentalisation de l'appareil judiciaire par la police, pression
sur les magistrats et avocats par l'exécutif.
- Maintien d'une police politique, les Renseignements généraux, dont les
"dysfonctionnements" ont été mainte fois dénoncés et la suppression
sans cesse annoncée - et reportée. Cette institution a été sauvée par
sa reconversion dans la surveillance et la pseudo-expertise des
quartiers populaires.
 

2. Les formes invisibles de la gestion de la misère

- Mise en place et extension du Service de Traitement de l'Information
Criminelle (STIC) : ce fichier national de renseignements et de
contrôle intègre pêle-mêle infractions au code de la route, troubles à
l'ordre public, actions militantes, grand banditisme, trafics en tout
genres, terrorisme, etc. Arbitraire et illégal, ce fichage concerne
aujourd'hui plusieurs millions d'individus
- Fichage systématique des populations défavorisées (Samu Social, Restos
du Cour...) ou jugées "à risque" (fichier S.I.S.et
institutionalisation européene par l'EURODAC des sans-papiers et
demandeurs d'asile). Interconnexion des fichiers sociaux, accès aux
fichiers pour les autorités (fichiers ANPE par les maires, ASSEDIC par
le fisc, locataires SONACOTRA par la police...) Fichage des entretiens
avec les chômeurs réalisés par l'ANPE dans le cadre du PARE, et
transfert de ces données à l'UNEDIC, organisme tenu par le patronat et
ses alliés syndicaux de la CFDT. Le fichage est à la fois répressif et
dissuasif. Répressif par l'interconnexion de fichiers mis à la
disposition de la justice et de la police. Dissuasif par
l'intimidation et la stigmatisation des chômeurs de longue durée
(d'emblée suspectés de fraude), des enfants issus de l'immigration
(présumés délinquants) ou tout simplement des familles pauvres (tenues
responsables de leur misère) menacées d'une mise sous tutelle de leurs
allocations familiales.
- Systèmes d'espionnage de masse des communications "Echelon" et
"Frenchelon", stockage systématique de toutes les données de connexion
aux réseaux téléphonique et Internet, et prochainement, de
consultation des sites Web...
- Obligation faite aux constructeurs d'outils de communications
d'adapter et de standardiser les matériels et logiciels afin de
faciliter l'interception et le décryptage des communications par les
autorités. L'ensemble de ces technologie et moyens nouveaux,
l'accroissement et l'interconnexion des fichiers dans tous les
domaines réduisent à une peau de chagrin la vie privée de tout citoyen,
dont le "profil personnel" (sexe, âge, origine ethnique et sociale,
opinions politiques et religieuses, état de santé, relations
familiales et sentimentales, profession, mode de vie et de
consommation.) est désormais à la disposition sans grandes difficultés
des policiers ou agents administratifs qui le souhaitent.
- Collaboration de multinationales avec l'appareil répressif (groupe
ACCOR...)
- Interdiction illégale de circuler pour des militants fichés et jugés
"indésirables" ; rétablissement des frontières européennes pour
empêcher, toujours illégalement, des citoyens de manifester.
- Maintien en toute illégalité du plan Vigipirate.
- Etablissement d'une forme de délation institutionnelle par la mise en
place de lignes téléphoniques gratuites et anonymes pour que chacun
puisse dénoncer à la police les agissements de ses voisins.
- Multiplication des discriminations (attributions de logements sociaux,
papiers, santé, emplois...)
- Consécration par les gouvernements du "charity business" qui
conforte l'ordre dominant et repousse à la marge ceux qui luttent.

Maximum de moyens pour réprimer, criminaliser, stigmatiser, intimider et
provoquer par la présence et des interventions constantes de la police,
des contrats locaux de sécurité, de l'armée et des milices privées.
Nombre de médias sont aujourd'hui les complices objectifs des
idéolologues sécuritaires.

Minimum de contrôle sur le pouvoir des marchés : fusions,
restructurations, licenciements, bénéfices colossaux, quasi-impunité des
personnages, quelle que soit leur couleur politique, impliqués dans les
multiples "affaires" qui touchent les plus hautes sphères des pouvoirs
politique et économique.

Sous son masque souriant, permissif et libéral, la social-démocratie
européenne sert, aussi bien que la droite, les intérêts des possédants.
Son nouveau credo : laisser faire le marché, réduire au silence ses
victimes et criminaliser ses opposants.

Associations, collectifs, syndicats et indépendant-e-s soussigné-e-s
appellent à la convergence des luttes pour accroître l'offensive, en
France comme partout dans le monde, contre la dictature capitaliste et
l'arsenal répressif et sécuritaire qui l'accompagne.

Nous appelons à une vaste mobilisation contre ces politiques du pire et
à la mise en place de moyens pour recueillir, diffuser et échanger les
informations afin de briser l'isolement des victimes de la répression et
du contrôle, d'alerter la population sur les dangers du tout
sécuritaire. Dans cette perspective, nous vous invitons le lundi 25 à
juin, 19 heures, à la Bourse du Travail de Paris-République, salle
Petite-Croizat, 3, rue du Château d'eau, 75010 Paris, pour discuter des
moyens à mettre en oeuvre et des actions à mener.

Note : Plusieurs axes sont d'ores et déjà envisagés : marche (en
septembre) et/ou journée nationale d'action contre la répression,
(journée nationale le 10 juin 2001) création d'un observatoire de la
répression et du contrôle, publication d'un guide des droits et d'un
glossaire de la répression, tenue de forums publics, journée nationale
contre la vidéosurveillance (9 juin 2001). procès du collectif
anti-répression sur l'interdiction des frontières lors du contre sommet
de Davos (fichage international des mouvements sociaux et des
individus).


 Cet appel a déjà été signé sous sa version française par : Agir ensemble contre le Chômage ! (AC!), Comité des Sans Logis, Droits devant, Contre les Répressions Internationales, Réseau No Pasaran, Solidarité face aux Etats ! (CRISE !), Observatoire des Liberté Publiques (O.L.P.), fédération SUD éducation, Alternative Libertaire, Collectif pour les libertés individuelles face aux technologies de l'information (Clifti), Souriez, vous êtes filmé !, Mouvement de l'Immigration et des Banlieues (MIB), Laurent Bonnelli et Pierre Rimbert, Play Fair Europe ! Droit au Logement (DAL).


Un collectif international ( « CRISE! » ) s'est mis en place, avec l'objectif notamment de rassembler tous les éléments qui révèlent les manoeuvres répressives et de fichage policier lors des mobilisations mondiales.
Pour tous renseignements, signature de l'appel, adhésion au collectif, contactez-nous : crise@free.fr ; une adresse postale est en cours de création.

 

CLIFTI
Collectif pour les Libertés Individuelles Face aux Technologies de l'Information
c/o 44, rue Montcalm, 75018 Paris - http://www.clifti.org